01 juin 2007

ENTRER DANS LE PAYSAGE

Gloria Friedmann, le carré rouge, 2000



"avant d’être un habitat, ce Carré rouge est, dans l’intention de l’artiste, un tableau: « Parce que la couleur rouge fonctionne comme un signal en opposition avec la paysage et aussi en écho avec les monochromes de Malévtich. Et par la brutalité même dune couleur primaire qui n'existe pas dans ce volume à l'état naturel. » L'usage du béton et la géométrie cubique renforcent encore la tension visuelle qui s'inscrit en rupture dans le paysage. Sans doute pour mieux le dévoiler: « La peinture ne rend pas le visible, elle rend visible » disait fort élégamment Paul Klee.
Le tableau, surface plane (à voir), est transformée en volume (à vivre, à partager, à expérimenter). Seul ou à plusieurs, jusqu’à six personnes. Le tableau devient performance par l’irruption ( de l’intérieur) du « regardeur » dans le paysage qu’il était censé admirer. (De l’extérieur). "
Olivier Zahm, Style 3, supplément à Libération n°5936 du samedi 17 juin 2000
http://www.leconsortium.com/carrerg.php



toute ambition de modification ou de référence à un paysage est artistique et constitue un parti pris particulier vis-à-vis de l’écologie.
Le paysage est une création des peintres flamands de la fin du
XVème siècle. Le mot désignait alors « non pas un site naturel
mais un tableau ». Irréductible à un aspect de l’environnement
ou à une science telle que l’écologie, « le paysage est d’abord
le produit d’une opération perceptive », « un concept qui relève
d’une analyse esthétique ». L’invention du paysage correspond
à l’assujettissement de la nature à un nouveau cadre d’expérimentation,
sorte d’incubateur du regard moderne.

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